By kaylink on DA
Vous voyez cette fille... Clémentine...
Dans le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind, elle me rappelle
moi en quelques points.
Cette jeune femme, plongée dans le
monde adulte alors qu'elle est au fond encore qu'une enfant.
Cette personne qui, pour paraître
différente, pour se démarquer, ressent le besoin de changer de
couleur de cheveux chaque mois.
Elle qui veut partager la vie de
quelqu'un, lui apporter tout ce dont elle dispose mais qui sait que
ça ne marchera jamais, que sa présence n'engendrera que malheur.
Moi, je m'appelle seulement Jennifer,
un prénom que ma mère m'a donnée lorsqu'elle a crié de toute son
âme, un prénom venant d'une certaine série : « Pour
l'amour du risque », des protagonistes courageux.
Un prénom représentant soit disant
une personne douce, altruiste et possédant une forte sensibilité.
Est ce des qualificatifs incompatibles
avec la force, l'envie, le courage ?
J'aimerais être forte, douce,
ambitieuse, drôle et intéressante.
Pourtant, l'adjectif qui vient à la
bouche des gens quand l'on me côtoie est « gentille ».
Etre gentille n'est pas une mauvaise
chose mais abuser de quelqu'un de gentil est si facile et si lâche.
J'ai dû grandir en jouant l'adulte,
mais aujourd'hui, ce n'est plus un jeu pour moi. Je me sens obligée
de dénigrer les gens pour me mettre en valeur. Est ce la quelque
chose de gentil ?
J'ai toujours voulu aider mon
entourage, les pousser au plus haut et j'ai toujours eu cette peur de
perdre ce qui m'appartient, ce qui me rend heureuse.
Alors souvent, oui, très souvent, des
pensées négatives envahissent mon esprit, des pensées qui me font
douter, douter de moi même et parfois douter des autres.
J'aimerais être la personne qui amuse
ses amis, celle qui redonne le sourire éternel mais au lieu de ça
je ne suis que la plante verte dans les soirées, la petite fille
sage qui ne fume pas, n'aime pas l'alcool et qui par conséquent
paraît coincée à souhait.
J'ai dû grandir si vite, apprendre si
vite à élever des enfants, à surveiller mes propres parents, à
prendre soin d'eux en me négligeant moi même.
Je ne fais pas la fierté de ma
famille, j'ai échoué de nombreuses fois car je n'avais pas la force
de continuer dans mes projets. J'ai douté et je doute encore.
Ayant l'esprit artistique, je me voue à
une vie non stable, tant à l'opposé de ce que j'imaginais.
J'ai ce souhait de vouloir tout
contrôler sans vouloir changer la personnalité des gens mais j'ai
l'impression que l'effet créé n'est pas celui désiré.
Je n'ai aucun regrets de par mon passé,
de par mes actes, j'ai seulement honte de certains agissements, de
certains choix qui auraient pu faire moins de mal que donnés.
Je dis vouloir une personnalité forte
et courageuse mais je ne pense que de façon pessimiste, je montre un
visage triste à longueur de journée sans le vouloir, un visage que
ma mère ne cessait de me reprocher quand je vivais avec elle, que
mon père me reprochait également.
J'aimerais seulement pouvoir vivre de
ma passion, être une amie inoubliable, embellir la vie des gens,
avoir du courage chaque jours, ne pas retenir mes larmes sans cesse,
aimer sans me prendre la tête, sans me dire que demain tout peut
être fini par ma faute, par mes crises de jalousie qui n'en
finissent pas, par mes sauts d'humeurs incontrôlés... J'aimerais
seulement pouvoir être intègre avec moi même mais je ne sais pas
qui je suis, je me chercher, encore et toujours. Je veux seulement le
bonheur, le sien et le mien, le notre.
Cette année, tant de signes qui
parurent positif mais qui a engendré beaucoup de tristesse mais
également de joie. Une séparation difficile malgré un fond
sentimental encore présent, lâcher son travail pour recommencer une
nouvelle vie, être libre de ses choix, des doutes, des envies, un
projet artistique qui avance, lentement, mais qui avance. Des amitiés
géniales créées comme d'autres qui se sont confirmées malgré la
distance.
J'espère cette année réaliser
nombreux de mes rêves : trouver qui je suis, travailler dans un
univers que j'aime, faire la fierté de mon entourage, rendre heureux
l'homme qui m'accompagne et me porte, me sentir bien dans ma peau,
ralentir mes envies de meurtre et surtout, sourire bien plus que
jamais.
Difficile au quotidien, mais réalisable
sur une vie.
Je suis pessimiste mais cela n'empêche
pas de rêver. Un jour je trouverais qui je suis et j'espère ne pas
avoir détruit ce qui me tient debout jusque là.
Mais rassurez vous, mes cheveux resteront victimes de Fukushima jusqu'à ma mort et j'espère bien acquérir un style qui comble cette folie.