dimanche 17 mai 2015

Pulsations éternelles - Emerald.



Voilà un récap' de l'histoire... Tout ce que j'ai écrit pour l'instant en fait.

Meremoth, ville autrefois prospère, menée par des dirigeants coriaces et valeureux, un roi et une reine prenant soin de leur peuple. Un royaume gouverné depuis toujours par une lignée guerrière, une famille consciencieuse qui ne lésinait pas sur les actions afin de venir en aide à la population.

Au cours de l'année précédente, année du varan, la schylomère prit place dans le corps et l'esprit de chaque habitants de Meremoth. Le roi devint fou lui aussi et périt en se jetant du haut des remparts du manoir. Sa femme ne mit pas longtemps à le rejoindre au pays des Eredith, se laissant entraîner par le chagrin, si triste d'avoir vu son mari mourir ainsi.

Désormais, le pays est gouverné par l'unique membre de la famille restant, le frère du roi défin, Argent Meremoth, l'homme aux dents aussi luisantes que les lames de ses poignards, celui qui ne donne que peu d'importance au restant du peuple, celui qui le laisse succomber face à la famine et à la folie.
Roi, que de titre est il ainsi appelé, réquisitionnant chaque parcelles de terres cultivables aux paysans, pratiquant un chantage sentimental auprès de ces Hommes sans grands espoirs.
Le port est le seul lieu pouvant encore apporter nourriture aux habitants, seul lieu déclaré car de nombreux citoyens ont choisi de cultiver en toute clandestinité. Cultiver et élever pour survivre. Tandis que d'autres ont choisi l'exil, se retranchant dans les montagnes des neiges éternelles, loin de ce roi ingrat et de sa gouvernance.

                                                                    ***

Dans une rue étroite des vieux quartiers, se trouvait une taverne bien connue des ivrognes de la ville et des marins de passage. Accolée au port de commerce Immyniant, c'était un lieu emplit d'odeurs de sueur de toutes ces personnes n'ayant pas la conscience de bien vouloir se laver régulièrement, un lieu où choppes de bière s'entrechoquaient constamment et où le sol collait sous les pas de chacun.

Bâtisse aux murs défraîchis, à l'ossature rongée par les mites et aux tables branlantes et crasseuses.
Le barman y servait principalement de la bière dite nordique, une bière forte et de couleur claire, faite d'un tiers de mousse, secouant les esprits, permettant à certains de s'évader après une journée de travail intense.

  • Que souhaitez-vous boire p'tit bonhomme ?, demanda la serveuse en posant son plateau sur la table.

Jevvël était assise près d'une fenêtre donnant sur la ruelle. Elle était encapuchonnée dans un grand manteau en jute, teint d'une couleur verte foncée et recouvrant tout son corps, ne laissant apparaître que ses mains où un halo de lumière venait les éclairer. Une mèche de sa chevelure blonde venait dépasser de son col, reflétant cette lumière dans la pièce.

  • Je prendrais un bol de pommes de terre si vous avez, répondit-elle en levant la tête pour regarder la serveuse.
  • Bien ma p'tite dame ! Pardonnez moi de ma confusion, s'excusa t-elle en voyant le visage de Jevvël.

La serveuse repartit en direction du comptoir, son plateau à la main. En passant derrière le bar, elle saisit une coupelle en terre cuite qui traînait, la plongea furtivement dans l'eau d'un seau et y mit des pommes de terre cuites qu'elle prit dans le four en pierre qui servait de chauffage à la pièce. Elle y ajouta un morceau de graisse de cochon, qui fondu et servit de jus à ce soupé. Elle l'apporta ensuite à Jevvël, attendant son repas, regardant à travers la fenêtre le vent qui fouettait les voiles des bateaux.
Jevvël avala tant bien que mal cette mixture, déposa quelques pièces sur la table puis prit la direction de la porte.

                                                                            ***

Sortant de cet endroit répugnant, Jevvël avait gardé quelques patates au fond de sa poche, elle les déposa dans un angle de rue, près de poubelles éventrées, où des chiens errants, infestés de puce et infectés également par la schylomère, vinrent se battre afin d'y attraper chacun sa pitance.

Elle partit sur les quais. Marcha longuement en contemplant la mer. Vérifiant au fond de ses poches son argent, elle constata qu'il ne lui restait plus grand chose. Alors elle décida de voler un de ses riches capitaine de navire.

                                                                           ***

Jevvël passa près d'une caisse en bois, contenant nombreuses bouteilles de vin rouge, venant de l'autre côté de l'eau, du pays de Yesteran. Elle y grimpa et s'assit, baissa son capuchon, ramena sa chevelure le long de sa nuque et prit un flacon de cet or rouge, attendant qu'un marin lui fasse une remarque.

Cela ne tarda pas. Un homme s'approcha d'elle en faisant de grands signes, il lui demanda de descendre de ce caisson et la menaça de la conduire voir le commandant de bord si elle ne s’exécutait pas. C'est ce qu'elle attendait et ne bougea pas. Alors il l'emmena.

                                                                        ***

Ils montèrent à bord du navire et le moussaillon la traîna par le bras dans la cabine du chef de bord.

  • Capitaine, cette jeune femme a voulu nous voler notre cargaison !, énonça l'homme en poussant la porte de l'habitacle. Je l'ai prise en flagrance en train de boire une de nos bouteilles de vin de l'Est, s'indigna le marin en direction de son supérieur.

Le capitaine était derrière son bureau, scrutant le ciel, regardant les mouettes effectuer des vas-et-viens entre la terre et la mer, à la recherche de veine nourriture.

  • Bien moussaillon, laisse moi voir ce que tu me ramènes.

Il esquissa un sourire et se retourna.

  • Ho, quelle bien belle créature m'apportes tu là. Ne l'aurais tu pas pêchée en nos eaux troubles ?, dit il avec un air narquois.
  • Non mon capitaine. Elle essayait de...
  • Je sais nigot !, coupa t-il. Laisse la moi et repars à tes besognes, nous avons du travail. Nous quittons le port dans une heure ! Avise l'équipage !

Le marin s'exécuta et ne fut pas peu rassuré de laisser cette inconnue seule avec son capitaine.

                                                                      ***

Le capitaine était vêtu d'un grand manteau marron de cuir usé comme en portait les pirates d'autrefois, de hautes bottes à lanières noires montaient jusqu'à ses genoux et une épée forgée par les Iniriens, ce peuple reconnu pour ses lames d'une qualité exceptionnelle, ornait sa ceinture. Il avait une chevelure noire comme le geai, les yeux d'un bleu troublant et une barbe teintée de reflets d'un roux timide.

  • Jolie lame que vous avez là, lança Jevvël.
  • Effectivement oui, elle me vient de mon mentor, paix à son âme.

Le capitaine se perdit quelque secondes en ses pensées mais recentra son regard sur Jevvël.

  • Quel âge as tu jeune fille ?
  • 23 ans.

Il la scruta dans son ensemble. Il la trouvait bien jolie pour une femme de son jeune âge.
Jevvël regarda le capitaine. Elle le trouvait bien conservé, il était peu abîmé par le temps marin et les vents salés.

  • Je me prénomme Galarke. Je viens des contrées de l'Est et je suis capitaine de ce navire, le Tenord. Et toi, que fais tu à part voler d'honnêtes hommes comme moi ?
  • Je ne volais guère. J'avais seulement pour intention de vous rencontrer. On parle beaucoup de vous de ce côté de la grande étendue d'eau et votre charisme en fait rêver plus d'une.

Jevvël voulu s'approcher de Galarke et contourna la grande table en bois qui séparait la pièce, qui était jonchée de cartes et autres objets utiles aux navigateurs.

  • Ho my captain ! Une fille de l'Ouest ne vous fait elle pas rêver vous ?, dit-elle en battant des cils telle une putain de basse estime.

Le capitaine empoigna la jeune fille par le cou et approcha ses lèvres des siennes. Elle le regarda d'un air surpris mais se mit à sourire. Soudain, il la relâcha en la laissant tomber sur le sol sans prendre soin de la retenir.

  • Vous êtes un grand malade vous !, cria Jevvël, sonnée, encore couchée sur le lambris.
  • Ne jouez pas à ce jeu avec moi ma belle. Filles de l'Ouest ou filles de l'Est, rien ne change vraiment, vous avez la même manière d'agir. Ne vous rabaissez pas à tout cela. Et rendez moi ma bourse, dit il calmement.

Elle cacha sa main derrière sa cape, dissimulant le petit sac qu'elle venait de subtiliser au capitaine.

  • Je ne possède rien qui ne vous appartienne monsieur, annonça t-elle calmement à son tour.

Galarke lui tendit une main. Elle l'attrapa et prit le temps de mettre la bourse dans sa poche.

  • Si vous le dites. J'ai dû la perdre aujourd'hui, en marchant à bord de mon navire.
  • Ce doit être cela, confirma t-elle.
  • Je vous invite à quitter mon humble demeure, à retourner à vos occupations et que l'on évite de vous reprendre à nous voler nos cargaisons. Nos clients ne serait guère peu tristes si l'on vous livrait en cadeau de compensation.
  • Bien, acquiesça Jevvël.

Galarke raccompagna Jevvël à la passerelle du navire. Elle repartit, heureuse d'avoir pu conserver son butin. Elle voulut ressortir de sa poche son gain quand elle s'aperçut qu'il n'y était plus. Elle se retourna et vit le capitaine brandir du bout de ses doigts sa bourse.

  • Merci à vous lady, lança t-il.

Jevvël le fixa d'un regard noir mais elle ne put qu'admirer la façon dont il s'était joué d'elle. Il était bien plus malin qu'il n'y paraissait. Elle accepta cette défaite et repartit à l'opposé d'Immyniant.

                                                                      ***

Il était tard. Le soleil se cachait à l'horizon et Jevvël n'avait pas d'argent pour se payer une chambre pour la nuit. Elle devait trouver une solution au plus vite pour ne pas passer ce crépuscule dans les rues mal fréquentées de la vieille ville.

Elle décida de se rendre au centre ville, non loin du manoir du seigneur. Elle n'appréciait guère cet individu. Depuis sa prise de pouvoir, il n'avait jamais rencontré le peuple et ne se souciait aucunement de l'avenir de son royaume. Mais son règne était légitime, il était le frère unique du roi disparu et cela, au détriment des habitants des terres de l'Ouest.

                                                                   ***

L'auberge de Trëwin était un lieu de repos pour les Hommes de petite bourse. Un lieu vétuste n'étant pas pour le moins chaleureux et accueillant grâce à son propriétaire, ce bon monsieur Verianö, jamais à court d'histoires du pays d'autrefois.
Nombreux étaient les voyageurs ayant couché en ces lits et mangé sur ces tables. Verianö contait sans arrêt les aventures et mésaventures de ces hommes et femmes de passage en sa demeure.

Verianö contait une histoire à l'arrivée de Jevvël : « … sous cette toile sombre tachetée de lucioles argentées, reflétant d'une lueur lunaire cette translucide rosée.
Regardant l'horizon et appréciant cet air frais, un embrun pur venant de cette faune et de cette flore autrefois prospère désormais fanée.
Ce sol écarlate traversé par des routes enneigées où les lacs gelés sont transpercés par des colosses au pelage hirsute.
Plongeant leurs pattes dans ces eaux glacées, pour attraper une ultime nourriture avant d'hiberner.
Epiés au loin par des sauvages aux yeux de feu, dans ce vaste continent où les festins se font rares.
Ventres vides et cœurs avides, sortant des bois furtivement, espérant ferrer un morceau de cette viande pêchée... »


                                                                        ...

Désolé pour les points à la place des tirets, je ne sais pourquoi le blog les mets ainsi et la flemme de les changer, sorry...

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