Ce fut un rêve...
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En haut de ces escaliers faits de bois
vieillis, recouverts de poussière, se trouvait une mezzanine en bois
également, où se terrait ce jeune garçon.
En entrant dans sa demeure, murée de
ciment froid, au pallier défraîchi, l'on ressentait une pesante
présence sur nous. Comme si des ombres s'amusaient à virevolter
autour de vous, posant une main sur votre épaule, vous susurrant à
l'oreille de partir immédiatement.
Nous avions tout de même décidé de
rentrer dans cette maison, comme tant d'autres avant nous, et comme
tant d'autres viendraient envahir les lieux par la suite.
La pancarte indiquant « visite
gratuite » était un piège à rats, un morceau de gruyère
bien à la vue des rongeurs que nous sommes.
Passant la porte d'entrée, nous
marchâmes sur ce carrelage glacé, frôlant les murs de ce couloir
étroit, en direction d'une pièce totalement inconnue de notre
esprit.
J’aperçus cette vieille dame, pas si
vieille que ça en s'approchant d'un peu plus près, mais qui était
marquée par le temps.
Elle se rendit au pied de ces
escaliers, se retourna et me regarda, puis commença à gravir les
marches, en s'agrippant fermement à la rambarde qui le longeait.
Je jeta un coup d’œil en arrière,
voyant mes amis prendre la direction opposée.
Mais je souhaitais découvrir ce qui se
trouvait au dessus de nous.
Je gravis ces marches sans difficulté,
à la suite de cette femme intrigante.
La trace de ses pas était marquée
dans l'amas de poussière présent sur le sol.
Arrivée en haut, je vis un lit, ou
plutôt un matelas seulement. De nombreuses affiches sur le mur,
toutes à demi décollées, représentant je ne sais quoi.
Au dessus de ce lit, il y avait comme
un voile, semi transparent, qui semblait vouloir cacher quelque
chose, ou quelqu'un.
Je m'approcha.
Je créa une brèche dans ce tissu,
espérant apercevoir une silhouette.
A la vue de cet enfant, je fus tout de
même surprise.
Ce jeune enfant, ce si jeune garçon.
Chevelure blonde en bataille, yeux
cristallins, il me regardait fixement.
Il serrait un couteau contre sa
poitrine.
Je m'assis sur le lit.
Il continua de me dévisager.
Cet enfant, je lui pris la main, il
garda le couteau dans l'autre, la vieille femme avait disparue, nous
n'étions plus que deux dans cette petite pièce qui n'était que peu éclairée.
La plage étant à proximité, je
décida de sortir de cet endroit malsain et je l'emmena vers la
sortie.
Personne ne remarqua notre passage, il me suivait sans
sourciller, il ne me regardait plus mais regardait droit devant lui,
toujours son couteau à la main, le serrant tout aussi fortement que
ma main.
Arrivé en bord de mer, je lui fit
signe d'aller profiter de ce soleil, de courir dans le sable fin de
cette magnifique plage. Je le surveillerai de loin.
Il partit s'asseoir sur un monceau de
sable, jouant à planter son couteau dans les coquillages.
Une bonne demi heure après, je le
rappela, d'un signe de main, ne connaissant pas son prénom.
Il revint vers moi, me reprit la main,
n'ayant pas oublié son « jouet ».
Nous nous dirigeâmes vers un lieu que
je connaissais, un hangar composé de taules complètement froissées,
où étaient abrités deux-trois chevaux qu'un vil propriétaire ne
prenait que peu de temps à leurs consacrer.
Après avoir marché dans le chemin de
boue qui menait à ce bâtiment, je pris la liberté de laisser
l'enfant quelques secondes en dehors de l'enclos, afin d'aller
chercher un des chevaux du parquet.
Je revint quelques minutes plus tard,
accompagnée d'un magnifique cheval blanc, un peu maigre mais presque
propre, que j'avais essayé de nettoyer tant bien que mal avec la
manche de mon sous pull.
L'enfant... Il n'était plus là.
A la
place... Un garçon d'une dizaine d'années, blond également, qui
tenait aussi un couteau dans sa main, me regardait... Que c'était il
passé ?
Il s'approcha de moi, me prit la main
et me fit signe de l'aider à monter sur le cheval.
Ce que je fis.
Je tins le cheval par la longe,
emmenant ce garçon vers une destination que je ne connaissais pas
moi même.
J'en était persuadée... Ce jeune
garçon, c'était le même enfant que j'avais découvert dans cette
chambre. Non pas parce qu'il avait ce couteau identique dans la main,
mais parce que son regard était emplit d'autant de démons que ce
blondinet que j'avais observé une bonne partie de la matinée.
...
By takeru san on DA.
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